Renaissance Admin
Messages : 426 Date d'inscription : 09/03/2014 Localisation : Nantes
| Sujet: LES PALAIS DE JUSTICE DE NANTES Lun 21 Avr - 23:47 | |
| LES PALAIS DE JUSTICE DE NANTES
1 - La justice a été rendue à Nantes dans le Château du Bouffay, construit dans le quartier du Bouffay, à la fin du Xe siècle par Conan Ier le Tort. Cet ancien château aujourd'hui disparu, était bâti à l'extrémité sud-ouest de la cité au niveau à proximité de l'ancien lieu de confluence entre la Loire et l'Erdre. Il était le siège de l'administration municipale et du Tribunal révolutionnaire durant la Révolution, avant d'être rasé lors des travaux d'urbanisme en 1843.
2 - En 1835, l’État décidant de se désengager des 'Monnaies des Départements' cesse la frappe de pièces à Nantes et ordonne la fermeture définitive du second Hôtel des Monnaies situé rue Voltaire (actuel Muséum d'histoire naturelle) en 1837. Après deux expertises et une longue procédure, la Ville rachète le bâtiment et le terrain pour 94 000 francs, mais avec l’obligation de conserver un usage public à cet édifice. Il sera tout d’abord Palais de Justice jusqu'en 1851. La place à l'arrière du Muséum porte encore le souvenir de cette ancienne activité (la Place de la Monnaie).
3 - En 1842, le conseil général de Loire-Inférieure étudie le regroupement du palais de justice, de la prison et de la gendarmerie, dans un nouveau quartier de Nantes. Les architectes nantais Saint-Félix Seheult et Joseph-Fleury Chenantais, sont alors désignés pour mener à bien le projet, situé Place Aristide-Briand. Ils présentent un bâtiment, contigüe à la prison, de facture résolument néoclassique, dont la façade principale propose en son centre une majestueux fronton en saisie supporté de quatre double-colonnes. Celle-ci donnant accès à une salle des pas-perdus et son impressionnante colonnade.
Le projet est initié sous Louis-Philippe Ier, roi des Français, et dure onze ans. Le bâtiment est inauguré le 2 mars 1852. L'édifice mesure 55 mètres de large et 65 mètres de long. Il compte trois étages desservis par quatre escaliers. À l'extérieur, sur le fronton, le sculpteur Étienne-Édouard Suc réalise une œuvre représentant la Justice protégeant l'Innocence. Son collégue Amédée Ménard réalise, pour encadrer l'escalier monumental d'accès au bâtiment, deux statues : la Force et la Loi. Devant sont placées deux statues de lion en bronze. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les autorités allemandes saisissent les deux statues de lion pour en fondre le bronze. Elles ne sont remplacées, par des copies en pierre, qu'en 1990.
Le 19 décembre 1985, Georges Courtois prend en otage la cour d'assises pendant 36 heures aidé par deux complices. Le palais restera le foyer de l'actualité judiciaire nantaise jusqu'à la fin des années 1990, période à laquelle il fut décidé de construire, sur l'île de Nantes, un nouveau palais de justice moderne et fonctionnel censé répondre aux exigences dues notamment à l'accroissement constant du volume des affaires traitées.
Quatre ans après, le ministère de la Justice restitue le bâtiment au département, qui en est légalement le propriétaire et prospecte aussitôt afin de trouver un nouvel usage pour le monument. Nantes, manquant d'établissements hôteliers de luxe, le conseil général de la Loire-Atlantique décide alors de reconvertir les 7 000 m2 construits sur 4 niveaux. Les travaux débutent en juillet 2010 et l'hôtel ouvre le 19 novembre 2012, l'ancien Palais de justice est reconverti en hôtel de luxe 4 étoiles, l'actuel Hôtel Radisson Blu. Il est géré par le groupe hôtelier américain Radisson Hotels & Resorts et comporte 142 chambres (dont 20 suites) de grand standing.
4 - En 1992, le ministère de la Justice choisit de privilégier la construction d'un nouveau Palais je Justice pour abriter les tribunaux, plutôt que des 'cités judiciaires' constituées de bâtiments banals. Un concours est organisé, en 1993, pour choisir le projet de construction de ce palais de justice qui sera situé sur l'île de Nantes. C'est celui de Jean Nouvel, architecte français de renommée internationale, qui est retenu. En juin 2000, le personnel judiciaire quitte le Palais de la place Aristide Briand, pour s'installer dans le nouvel édifice de Jean Nouvel. L'accueil réservé par les Nantais à l'esthétique du bâtiment est contrasté, mais les réactions de rejet finissent par s'atténuer.
L'ouvrage évoque le passé industriel de l'ancienne île de la Prairie au Duc, l'essor urbain de l'actuelle île de Nantes, le néoclassicisme du XVIIIe siècle et l'esthétique du XXe siècle. Son architecture simple exprime la force, supposée vertu de la justice, et utilise la transparence par de grandes parois vitrées, autre nécessité de la justice. De nombreux désordres architecturaux (chute de panneaux, infiltrations d'eau, pannes du mécanisme de manœuvre des portes, dysfonctionnements du chauffage, panne de climatiseur) ont été constatés, si bien que le ministère de la justice a saisi le tribunal administratif en 2009. | |
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