Renaissance Admin
Messages : 426 Date d'inscription : 09/03/2014 Localisation : Nantes
| Sujet: LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES Lun 14 Avr - 18:33 | |
| LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES
Nantes, avec ses industries agroalimentaires, a très tôt été confrontée à la question de la conservation des aliments. Quel port en effet ne pouvait se soucier d’exporter des denrées périssables dans les meilleures conditions possibles ? L’arrière-pays agricole très lié aux primeurs, l’empire des conserveurs nantais le long du littoral atlantique ne pouvaient manquer de stimuler les découvertes, et c’est bien sûr le travail de Nicolas Appert qu’il faut saluer en premier.
S’il ne reste rien des usines Colin, ou encore des raffineries Say à Chantenay, non plus que des premières implantations de Saupiquet (13 rue Crucy), sur la prairie de la Madeleine puis vers la manufacture des tabacs (actuel bd Stalingrad), le paysage nantais demeure riche, dans ce secteur, de grands ensembles industriels actifs ou reconvertis. Un oeil averti peut à peine discerner quelques traces des anciennes sucreries importantes dès l’Ancien Régime à Nantes, mais personne ne peut manquer de voir la monumentale usine Béghin-Say, (le long du quai Wilson). Construite entre 1935 et 1937, endommagée pendant la guerre mais reconstruite à l’identique, elle constitue un ensemble complet comprenant, dans ses deux hautes tours verticales en structure métallique, la partie raffinage du sucre de canne, mais également à l’est, la papeterie en béton armé destinée à la fabrication des emballages. Beaucoup plus modeste est l’ancienne chocolaterie en béton armé de l’avenue Jules Verne au nord de la ville : par la suite, le site a été le siège social des établissements Saupiquet, avant de devenir une enseigne discount de grande consommation.
Arsène Saupiquet, originaire du Cantal, commence sa carrière à Nantes comme contremaître chez le ferblantier Alfred Riom. En 1877, il crée une conserverie spécialisée dans la sardine, puis fonde en 1891 la société anonyme de conserves Saupiquet. L’entreprise va connaître son essor grâce à trois éléments majeurs : les célèbres sardines "Jockey-Club", le système d’ouverture révolutionnaire qui va permettre à Arsène Saupiquet de se différencier totalement, et les campagnes publicitaires innovantes. Au cours de la 1ère guerre mondiale, le manque d’hommes pour la pêche nécessite une reconversion radicale de l’activité. Saupiquet choisit alors de travailler le segment des légumes en conserve. Cette diversification avait déjà été entamée par Arsène Saupiquet, afin de pallier aux problèmes liés à l’approvisionnement en poisson, en particulier les crises sardinières : c’est à cette époque que Saupiquet commence à produire des conserves de thon et de maquereau. C’est en 1955 que Saupiquet acquiert en expertise déterminante sur les plats cuisinés, en rachetant la conserverie Griffon, qui a développé la conserve de plats cuisinés bien plus que les autres conserveries. A partir de 1955, Saupiquet poursuit une longue série d’associations familiales et reprend la quasi totalité des conserveries nantaises. En 1960, les entreprises Arsène Saupiquet deviennent la Compagnie Saupiquet. En 1990, Saupiquet cède à la société Bonduelle son activité conserve de légumes ainsi que sa filiale Cassegrain, afin de se recentrer sur son activité principale : la conserve de poisson. Saupiquet est racheté fin 1999, et en mars 2005, l'usine nantaise avec ses 70 salariés, ainsi que le siège social de l'entreprise dans la Cité des Ducs ferment définitivement ses portes. | |
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