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 LES INDUSTRIES CHIMIQUES, DEUX SPÉCIALITÉS

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Renaissance
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Renaissance


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Date d'inscription : 09/03/2014
Localisation : Nantes

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MessageSujet: LES INDUSTRIES CHIMIQUES, DEUX SPÉCIALITÉS   LES INDUSTRIES CHIMIQUES, DEUX SPÉCIALITÉS Icon_minitimeLun 14 Avr - 18:36

LES INDUSTRIES CHIMIQUES, DEUX SPÉCIALITÉS : ENGRAIS ET SAVONS

LES ENGRAIS

Dès la première moitié du XIXe siècle, les Nantais s’intéressent à l’agriculture en fournissant à ce secteur des engrais et des machines. Les industriels s’emploient d’abord à conditionner le ‘noir animal’, un résidu des raffineries de sucre dont on a découvert les propriétés fertilisantes. Quand les raffineries locales ne suffisent plus à la demande, ils importent cette matière de plusieurs ports européens. De même, ils vont charger en Amérique du Sud du guano, matière riche en phosphate et en azote, qui deviendra après traitement un engrais vendu à tous les exploitants agricoles de France.  

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A la fin du siècle, l’industrie des engrais est représentée par de multiples entreprises, dont Avril-Fitau & Compagnie ainsi que des bâtiments de l'entreprise d'engrais Jacques Jouan, situées l'une à côté de l'autre, ancien quai Fernand Crouan sur la Prairie au Duc (ci-dessus, en aout 1944 après les bombardements). Nantes se situe alors au huitième rang des centres de fabrication de produits chimiques, avant de se hisser au deuxième rang, dans les années 20, après la forte concentration des entreprises du secteur, employant ainsi plus de 2000 ouvriers.

LES SAVONNERIES NANTAISES

Une première savonnerie s’installe sur les bords de la Sèvre à Rezé en 1837. La fabrique est dirigée par Charles Bonamy et Gustave de Coninck. La savonnerie de la Morinière. L’une des premières en France à produire un savon à base d’huile de palme importée de la côte occidentale d’Afrique. Jaune, la couleur du savon ne permet pas de le commercialiser en France où se consomme du savon marbré ou blanc. Il est donc exporté en Amérique. À l’exposition de Paris en 1839, la savonnerie de la Morinière est récompensée d’une médaille de bronze. Pour différentes raisons, manque de soutien de la part du gouvernement et escroquerie de l’armateur, la fabrique de ces pionniers ligériens ferme en 1842.

Deux ans plus tard, en 1844, un certain Henri Serpette créa la Savonnerie Serpette, à deux pas de la place René-Bouhier, au 13, rue de l’Entrepôt, près du cours d’eau de la Chézine. Après avoir effectué un voyage à Marseille, il revient à Nantes avec une recette mais n’a aucun des éléments nécessaires à sa fabrication. Son premier souci est donc d’établir à proximité de sa savonnerie une fabrique de soude artificielle puis une huilerie. En 1860, un premier navire est armé pour aller chercher sur la côte africaine l’huile de palme et les graines oléagineuses destinées à alimenter l’huilerie. Très vite la cadence augmente, jusqu’à six navires par an. Trois comptoirs sont créés à Sierra Leone. La compagnie Serpette est également présente en Kabylie et à Pondichéry. Contrairement aux savonneries marseillaises, la Nantaise contrôle ainsi l’ensemble de la filière. La compagnie produit également des huiles pour les conserveries locales. Employant 250 salariés, cette importante savonnerie, qui reçut moult récompenses aux expositions nationales, ébranlant Marseille au passage, s’éteindra en 1908.

A l’époque, on recense à Nantes cinq autres grandes savonneries, fabriquant du savon à l’huile de palme et coco. Parmi elles, une huilerie, Pelletreau est présente au chemin de la Tannerie. Au bord du canal de Chantenay, à partir des années 1850, Leblanc installe une huilerie (Magra) devenue savonnerie en 1856 (80 employés), les derniers vestiges du bâtiment abritent aujourd’hui les chantiers navals de l’Esclain, et la savonnerie des frères Talvande & Douault (183 salariés) établie également sur les bords de la Loire à Chantenay en 1877.

Un certain Alexis Biette opérera différemment, privilégiant la diversification de sa production. Partant d’une seule matière première, les graisses animales, il cherchera à exploiter l’ensemble de ses dérivés. Son aventure débute en 1882, non loin du fleuve, près du bras de la Madeleine. En 1886, il créa la "Savonnerie de l’Ouest" en complément de sa fabrique de bougies stéariques et de chandelles. En une vingtaine d’années, Alexis Biette, devient savonnier puis parfumeur. Dans un seul établissement, il concentre la production de cinq produits : le savon de ménage, la bougie, le savon de toilette, la margarine et le parfum. Incarnant le passage des graisses végétales aux graisses animales. Le discours hygiéniste de l’époque associe la santé à la toilette alors "Les savons Biette font les délices de la toilette”. À la fin des années 1920, la société est présente à New York, Berlin, Londres, Turin, Vienne, Bruxelles, Tunis, Casablanca, Oran et Alger. Son activité cessera en 1961. (Ci-dessous, Savonnerie Biette avant le comblement de la Boire de Toussaint).

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Avec près d’une trentaine d’établissements, l’activité savonnière installée à Nantes, au cours du XIXe siècle, connaît un essor important lui permettant de se mesurer aux savonneries marseillaises qui, à cette époque, dominent le secteur. La production du savon, issu d’une réaction chimique entre un corps gras et des lessives de soude caustique, favorise l’implantation d’une véritable filière des corps gras. Les huileries nantaises transforment les matières premières importées. Une partie de cette production est absorbée par les conserveries locales ; les tourteaux, résidus de la trituration des graines, servent d’alimentation pour le bétail. Une soudière, installée quartier Lamoricière, fournit la soude artificielle.

En 1900, la production de savon s’élève à 16.000 tonnes et la filière emploie 550 personnes. Durant la période de l’entre-deux guerres, Nantes compte une dizaine de savonneries. Située dans le quartier du bas-Chantenay, à proximité du fleuve, le bâtiment de la savonnerie Magra fermée en 1936, demeure l’une des dernières traces de ce patrimoine industriel. Progressivement, la concentration industrielle a entraîné la disparition des établissements. Au 02, rue Lamoricière se situait, la Savonnerie Bretonne de Gonichon père & fils, sur l'ancien site de la Prison de l'Entrepôt des cafés. Fabricant de savons, le groupe britannique Lever (Unilever depuis 1929), l’un des quatre grands groupes internationaux détersifs achètera au début du XXe siècle les marques marseillaises. Il fera de même à Nantes avec le rachat de Magra en 1926, de Talvande dans les années 30, de Biette en 1948.

Seule, la Savonnerie et Parfumerie Bernard fondée en 1941, installée au 01, rue des Chevaliers à Rezé est toujours en activité. Ce site construit en 1947 est spécialisé dans la fabrication de savons solides, selon le procédé du savon de Marseille. Depuis 1991, suite au rachat de la marque "Persavon" par la famille Bernard, son activité s'était fortement développée avec la fabrication et la commercialisation non seulement de savons solides pour la toilette et le ménage mais aussi de gels douche, crèmes lavantes et produits d’entretien pour linge délicat. Le 1er février 2006, la société Savonnerie et Parfumerie Bernard alors en cessation de paiement a fait l’objet d’un plan de cession total des actifs au bénéfice de la nouvelle société Savonnerie de l’Atlantique. La SDA est issue de l’association de trois anciens cadres de Savonnerie et Parfumerie Bernard.
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