Renaissance Admin
Messages : 426 Date d'inscription : 09/03/2014 Localisation : Nantes
| Sujet: L'ENTREE DANS LA GUERRE Mer 21 Oct - 18:35 | |
| L'ENTREE DANS LA GUERRE
A Nantes, le 02 août 1914, la population découvre par les annonces publiques et les affiches posées dans la ville, l’ordre de mobilisation générale donné la veille par le gouvernement français. Le 03 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le déclenchement des hostilités va être lourd de conséquences pour la ville de Nantes, notamment sur le plan économique : la ville est à ce moment là en pleine croissance. Le sort des futurs combattants se fige.
Durant le conflit, 40 000 hommes sont mobilisés à Nantes. Ils ont entre 20 et 47 ans. Près de 7 000 d’entre eux ne reviendront pas. Ci-dessous, les trains de mobilisation sont couverts de devises : En route pour Hambourg-plage, vive la France, à bas Guillaume...
Depuis 1895 Nantes connaît une expansion économique et s’affirme comme un port industriel. En 1892, de gros travaux sont achevés dans le port de la ville pour améliorer la capacité d’accueil et permettre aux gros navires d’accéder aux quais qui comptent 3100 m de longueur en 1914. De plus la rivalité qui oppose les ports de Nantes et de Saint-Nazaire, pourtant créé par Nantes, s’estompe et laisse place à une coopération, une solidarité permettant à chacun d’affirmer sa vocation.
Nantes réussit à maintenir ses anciennes industries comme le sucre et de nouvelles sont crées à l’image de L.U fondée en 1846 et qui lance la fabrication industrielle du « Petit Beurre L.U » en 1887. Ainsi l’économie nantaise présente une diversité de domaines d’activité : textile, bois, charbon, industrie chimique, métallurgie,… Le commerce du sucre, véritable pilier de l’économie de la ville depuis plus d’un siècle, s’adapte à la loi de 1897 qui verse des primes à l’exportation et ferme le marché national au sucre exotique : Nantes se tourne alors vers le raffinage du sucre de betterave. On ne compte plus que 6 raffineries en 1914, mais la production représente tout de même 5% de la production française. Autre domaine de prédilection, les chantiers navals qui, bien que prospères, fluctuaient au grès des législations. 91% de la production était destinée au marché intérieur principalement pour la marine nationale ou la marine marchande. La construction navale entraînait toute l’économie de la région et principalement la métallurgie. Cette dernière alimentait non seulement les chantiers de construction navale mais aussi les chemins de fer, l’armée et les travaux publics. On compte dans toute l’agglomération nantaise 25000 ouvriers en 1914.
La croissance économique du début de ce XXème siècle n’est pourtant pas suivie d’une poussée démographique puisque l’on compte 118500 habitants en 1872 et 133200 en 1911, l’augmentation n’étant due qu’à l’intégration des communes de Doulon et de Chantenay en 1908. Nantes est cependant un foyer d’immigration et son agglomération affiche une croissance importante en passant de 150000 habitants en 1876 à 200000 en 1911. La main-d’œuvre rurale est la principale responsable de cette hausse démographique.
Le déclenchement de la guerre va bouleverser l’économie nantaise pourtant prospère. La grande partie de la population active est mobilisée. Contrairement aux idées reçues, à Nantes comme ailleurs, la mobilisation n’est acceptée dans l’enthousiasme général mais plutôt avec une résignation à accomplir son devoir de patriote et gagner cette guerre au plus vite. L'Assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914 avait mis fin aux derniers mouvements pacifistes. Cependant, Nantes est une des rares villes où une manifestation se déroule place Graslin le 1er août 1914. Elle réunit un nombre restreint de militants et s’achève dans le calme. Il n’y a plus d’obstacle à la guerre, l’Union Sacrée est totale.
Situé à l’arrière du front, Nantes devient une ville de cantonnement où seront accueillis 240 000 soldats. | |
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