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Messages : 426 Date d'inscription : 09/03/2014 Localisation : Nantes
| Sujet: L’EXTENSION URBAINE ET LES EMBELLISSEMENTS Ven 30 Oct - 19:58 | |
| L’EXTENSION URBAINE ET LES EMBELLISSEMENTS (18è siècle)
Portée par son essor économique et démographique (la population double en un siècle passant à 80000 habitants), la ville s’étend.
Le premier chantier urbain de ce siècle fut celui de l’Île Feydeau. En 1723, cette île située face au Bouffay, est lotie selon un plan régulier établi par l’ingénieur Goubert. Confrontés à des terrains instables et inondables, les travaux sont retardés. Les premiers immeubles voient le jour vers 1740. L’ensemble n’est achevé qu’à la veille de la Révolution française. Dans les années 1930, Feydeau perd son insularité lors des comblements des bras de la Loire.
En 1759, Jean-Baptiste Ceineray devient architecte-voyer de la ville de Nantes, succédant à Nicolas Portail. Sa rémunération est fixée à 1 000 livres par an. Il conçoit un plan général pour la commodité et l'embellissement de la ville. Ceineray repense totalement la ville, prévoyant notamment d'abattre les remparts pour y aménager un cours (Les Cours Saint-Pierre et Saint-André, à l'origine, cours des États), le réaménagement de la Place du Bouffay et la création d'une place à l'ouest de l'Erdre, près de l'église Saint-Nicolas (actuelle Place Royale), et des frontons majestueux d’immeubles sur les quais. Une bonne partie de ce plan général sera réalisée sous sa responsabilité.
À partir de 1767, il a comme élève Mathurin Crucy, qu'il soutient ensuite pendant sa formation à Paris (1771-1775). Après son séjour en Italie, en 1779, Mathurin Crucy rentre à Nantes. Il reprend contact avec Ceineray. Celui-ci étant confronté à un problème de malfaçon dans le bâtiment de la Chambre des Comptes de Bretagne (actuelle Préfecture, 1763-1782), selon une expertise de Mathurin Grolleau, architecte des Ponts et Chaussées, Mathurin Crucy rend une contre-expertise favorable à Ceineray.
À partir de 1777, Ceineray a un assistant, Louis Béranger. Malgré cela, il a du mal à assumer ses obligations d'architecte-voyer en raison de problèmes de santé. En 1780, il donne sa démission. Le conseil de ville du 28 juillet 1780 entérine cette démission, accordant à Ceineray une pension égale à son traitement antérieur. Mathurin Crucy est nommé à sa place d'abord à titre provisoire, puis définitivement en 1782. Jean-Baptiste Ceineray meurt en 1811 dans la maison Merot du Barré, où il habitait, rue de la Fosse.
En tant qu'architecte-voyer Crucy conçoit l'aménagement de la Place Graslin. Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes du royaume et par ailleurs mécène de la ville, possède des terres sur une butte rocheuse à l'ouest du centre ville. Il souhaite notamment y créer un nouveau quartier doté d'un théâtre. Le projet est lancé en 1779. Pour aménager cette place, Crucy s'inspire de la place de l'Odéon à Paris.
Le théâtre domine une place en hémicycle. La place Graslin est percée de huit rues. Les façades des immeubles sont sobres, de style classique. Les six bâtiment de la place sont conçus de façon uniforme. Leur rez-de-chaussée est orné d'arcades et on trouve des balcons filants aux premier et troisième étages. Le Grand Théâtre (Graslin) est achevé en 1788 et ouvre ses portes la même année. Ces réalisations reposent sur une architecture de programme alliant unité, répétitivité des façades et mise en scène de l’espace urbain.
Puis vient le temps de la Révolution. | |
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