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 LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS

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Renaissance
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Renaissance


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MessageSujet: LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS   LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS Icon_minitimeMer 19 Mar - 21:23

LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS

Au XIX ème et XX éme siècle les roquios faisaient partie intégrante du paysage Nantais. Ces Navires effectuaient le transport de passagers entre Nantes et les communes environnantes. Pendant 83 ans, les bateaux omnibus baptisés populairement 'roquios' ont transporté des milliers de voyageurs entre le village de Trentemoult et Nantes. Les petits vapeurs à cheminée jaune permettaient aux ouvriers du sud-Loire de rejoindre leur travail et aux familles nantaises de venir se distraire le dimanche dans les guinguettes.

LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS Roquio10

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il n’existait que deux moyens pour les habitants du sud-Loire de traverser la Loire : la ligne des ponts à Pirmil ou le bac à Trentemoult. Mis en place après la Révolution vers 1792, le bac permettait avec ses embarcations à fond plat de transporter hommes, marchandises et troupeaux, de Trentemoult (Rezé) à la Piperie (Chantenay). Le service était très fréquenté des ouvriers qui habitent rive sud alors que le travail se trouve rive nord dans les chantiers navals et les usines. En 1887, la Compagnie de navigation de basse Loire (CNBL) qui exploite déjà plusieurs vapeurs entre Nantes, le Pellerin et Saint-Nazaire, ouvre une nouvelle ligne entre Nantes et Trentemoult. Le 20 août 1887, un vapeur du nom de Roquio, fait la première navette entre le ponton de la Bourse à Nantes et Trentemoult, Le bateau avait été construit dans un chantier à Chantenay. Il était long de 17,62 mètres et était propulsé par un moteur à vapeur de soixante chevaux.

LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS Chante10

La première ligne de bateaux omnibus rencontre tout de suite un vif succès puisqu’il permet de se rendre au coeur de Nantes. Du coup, le bac de la Piperie perd une partie de ses clients qui rejoignaient le centre-ville en empruntant la première ligne de tramway à Chantenay. En 1893, Monsieur Blasse qui avait obtenu le fermage du bac, poursuit la CNBL pour concurrence illégale, mais perd son procès. Finalement, l’homme profite d’un problème de déplacement de ponton pour faire annuler le fermage. Le bac arrête son service en 1894, et les protestations affluent auprès des maires de Nantes et Rezé. La CNBL propose alors de reprendre la liaison pour le même tarif (5 centimes) et obtient une subvention pour augmenter le nombre de bateaux pendant les trois mois d’hiver. La compagnie s’engage à proposer un départ toutes les douze minutes. Sceptiques au départ, les usagers adoptent vite ces petits vapeurs à cheminée jaune.

En 1906, le service des roquios change de main pour être géré par la Compagnie des Messageries de l’Ouest. L’activité des petits vapeurs est florissante. Des pontons permettent de rejoindre directement les chantiers sur la Prairie au Duc et le bureau du Port. Près de six cents personnes utilisent chaque jour le roquio, dont 80 % de dockers qui se rendent aux Salorges, où se trouvent le bureau d’embauche et les cargos à décharger quai des Antilles. Dans les années 50, les ouvriers des chantiers navals n’hésitent pas à faire quatre allers-retours par jour et rentrer manger chez eux le midi.

Quelle que soit l’époque, les usagers n’auront de cesse de se plaindre du manque de ponctualité des vapeurs et du non-respect des horaires aux pontons. Interpellée par le Maire, la Compagnie des Messageries de l’Ouest répondra dans une lettre en 1922 : “Il nous est impossible d’assurer des passages à quelques minutes près à chacune des escales alors que nous avons à compter avec la marée, les vents, les crues, et les croisements des bateaux. Seule l’heure de départ du ponton de la Bourse à Nantes est impérative.” Les roquios de la ligne Nantes-Chantenay desservaient trois arrêts avant de faire demi-tour à Trentemoult.

Les intempéries étaient un autre problème récurrent. L’hiver était la période la plus critique avec les crues du fleuve, le gros temps et les glaces. Contrairement aux bacs à fond plat, les petits vapeurs ne pouvaient pas circuler quand la Loire était gelée. En 1956, lors d'un hiver glacial, il faisait -10°C le jour et -15°C la nuit, il n’y a plus eu de bateaux pendant un mois. Dubigeon avait mis en place des cars pour les ouviers des chantiers. À bord, l’ambiance est plutôt masculine même si se trouvent quelques femmes qui travaillaient à la raffinerie ou chez Armor à Chantenay. Le week-end, le flux de passagers s’inversait et les Nantais débarquaient en masse à Trentemoult pour se divertir dans les guinguettes.

Depuis 1931, le service est financé par la mairie de Rezé. La Compagnie des Messageries de l’Ouest avait fait part de difficultés à recruter du personnel après une modification de loi. La vraie raison était sans doute financière, le service ne rapportant pas autant avec le développement des transports : pont transbordeur, prolongement du tramway, voitures particulières. Ne voulant pas priver ses habitants du service, le conseil municipal décide rapidement de réquisitionner le matériel (bateaux et pontons) et de reprendre les liaisons à destination de Chantenay, le quai des Antilles et le bureau du Port. Après deux mois d’exploitation, le service est déjà déficitaire de cinq cents francs.

Malgré quelques interruptions pendant les guerres, les liaisons seront assurées en régie directe par la Ville jusqu’en 1958. Les bateaux sont alors rachetés par la société Métaireau, d’un conseiller municipal qui exploitera la ligne avant de céder l’activité à son gendre, Claude Averty. Le service n’est plus assuré que par intermittence avec un seul bateau, Le Chantenay, et cesse définitivement en 1970. Aujourd’hui, c’est avec un bateau qui porte le même nom que la liaison reprend son rythme de croisière. On ne parle plus de roquios ni de bateau omnibus mais de navibus. Les chantiers navals ont fermé mais 110 000 passagers ont été transportés en 2005 pour aller travailler dans des bureaux à Nantes et toujours flâner sur les quais de Trentemoult.

LES BATEAUX OMNIBUS ROQUIOS Navibu10

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