Renaissance Admin
Messages : 426 Date d'inscription : 09/03/2014 Localisation : Nantes
| Sujet: 1892 - L'INCENDIE DU QUAI BACO Mer 26 Mar - 18:36 | |
| 1892 - L'INCENDIE DU QUAI BACO
Connu aussi par la presse locale sous le nom de ‘L’incendie de la rue Crucy’, ce fait divers tourne au drame lorsque le bâtiment, pris par les flammes, s’effondre suite à une terrible explosion. Le 27 décembre 1892, vers 8 heures du matin, un incendie se déclare dans les magasins d’alcool de messieurs Vincent, Gautier et Riom, frère d’Alfred Riom, maire de Nantes, situé quai Baco, n° 4.
Quelques jours avant le sinistre, l’entreprise avait réceptionné une grande quantité d’alcool. La presse parle de deux entrepôts pouvant recevoir 3.500 et 10.000 hectolitres d’alcool. Les opérations de stockage commencent justement ce jeudi 27 décembre lorsqu’un ouvrier constate le suintement d’un des fûts. Alors qu’un contremaître l’examine avec sa lanterne sourde, celui-ci est bousculé par un autre ouvrier. Dans l’incident, la lanterne se brise et provoque le début de l’incendie. Devant le risque important d’une propagation rapide du feu, des secours sont immédiatement demandés à la mairie.
Tout le matériel disponible est envoyé sur les lieux : dix pompes sont placées sur la cale du quai Baco ; trois ou quatre dans la rue Crucy. Le matériel arrive également de la Chambre de commerce, des raffineries de Chantenay, de la rizerie de Chantenay, et plus tard, des casernes de Chantenay et d’Indret. On craint en effet l’embrasement complet du quartier occupé par d’autres usines.
Malgré les forces en présence, le feu n’est toujours pas maîtrisé. Vers 9 heures, des fûts d’alcool commencent à exploser. Ces explosions se répètent régulièrement quand, à 10 heures, une détonation beaucoup plus violente se fait entendre. La rue Crucy est littéralement dévorée par les flammes tandis que le toit des entrepôts est pulvérisé. Plusieurs victimes sont à déplorer. Si certaines, grièvement brûlées, sont soignées par les médecins dépêchés sur place, d’autres sont transférées à l’Hôtel-Dieu de l'époque.
Bilan : Au lendemain du drame, la presse tente de dresser la liste des blessés. Elle totalise au moins 54 bléssés, dont 46 parmi les sapeurs-pompiers, les pompiers volontaires et les civils. Un mort, un malheureux nommé Pierre Alcime Jamoneau, âgé de 29 ans, chauffeur à l’usine Lefèvre-Utile, marié et père de deux enfants, était à son travail quand il apprit l’incendie. Il se porta immédiatement sur les lieux du sinistre, décidé à faire son devoir comme les autres. Juché sur le toit de la maison Gallet, croyons-nous, en compagnie d’autres citoyens, il travaillait à l’extinction du feu quand se produisit la grande explosion. Il fut aussitôt entouré de flammes et, en se sauvant, tomba dans un ruisseau d’alcool enflammé. On l’en retira presque complètement carbonisé et on le transporta aussitôt à l’hôpital. Il n’a pu dire qu’un mot, son nom. A peine dans la salle, un râle le prit et il rendit le dernier soupir.
Tous les détails sur les blessés dans les archives municipales de Nantes. | |
|